Vasco da Gama (Sines, Alentejo v. 1469-Cochin, Inde
1524)
Navigateur portugais, premier Européen à avoir ouvert la route
de l'Inde en contournant l'Afrique.
Les débuts :
Bien que sa date de naissance ne soit pas
connue avec précision, Vasco de Gama fut issu d'une famille
illustre et bénéficia d'une éducation à la fois militaire et
scientifique. Les récentes découvertes africaines avaient fait
de la navigation le domaine de prédilection des Portugais
ambitieux et comme beaucoup de ses contemporains, il eut à
étudier la géographie de Strabon et Ptolémée avant d'être
captivé par les écrits de Vespucci.
C'est donc très naturellement qu'il appartenait à la
prestigieuse école nautique de Sagres.
La période qui s'étend de la fin de ses études et la grande expédition de 1497 n'est pas très connue non plus. Vasco de Gama se fit remarquer cependant en rendant d'importants services au Roi Jean II, notamment en saisissant les navires corsaires français qui pillaient les convois chargés d'or de retour d'Afrique. Jean II bénéficiait alors d'importants renseignements : Bartolomeu Dias venait de passer (enfin !) le cap de Bonne-Espérance et les explorateurs terrestres Covilha et de Paiva partis à travers le monde arabe, avaient pu élaborer une carte de la côte orientale de l'Afrique. En 1495, Jean II décida d'une nouvelle expédition qui devait cette fois-ci atteindre l'Inde et en confia le commandement à Vasco de Gama. Il avait alors 26 ou 27 ans. Cependant le roi mourut peu après et le projet fut ajourné. Deux ans plus tard, le nouveau roi Manuel Ier le rappela en janvier 1497 et lui confia une flotte composée de trois lourdes nefs, d'une caravelle et de 160 hommes, ainsi que des lettres pour les souverains autochtones. Après une cérémonie en grande pompe au mois de juin, l'expédition quitta l'embouchure du Tage le 8 juillet.
Le voyage :
Vasco de Gama fit mettre les voiles vers le
large et évita les mauvais vent côtiers. Il doubla les îles du
Cap Vert le 3 août, puis continua vers le sud-ouest, le dos à
l'Afrique. Ce n'est qu'au 31e parallèle, presqu'à la latitude
du cap qu'il retourna vers l'est, poussé par des vents
favorables. Il fit escale le 8 novembre à Sainte-Hélène
pendant une semaine, puis franchit le fameux cap le 22 avec les
difficultés attendues. Il passa Noël dans un havre qu'il nomma
ainsi Natal (actuellement Durban), puis atteignit au début de
février 1498 les côtes décrites par Covilha. Il s'agissait
d'une zone au commerce propice qui avait enrichi les royaumes
frontaliers grâce au commerce de l'or, de l'ivoire, mais aussi
des esclaves. Le commerce était essentiellement arbitré par des
marchands arabes mais intéressait aussi les rois africains, les
Indiens et les Chinois (qui avaient exploré cette côte au
début du XVe siècle). Les deux grands ports étaient Mogadiscio
(que Gama atteignit en mars) et Kilwa où dominait l'Islam. Vasco
de Gama fit l'amère constatation de ne pas y trouver le Prêtre
Jean et dut au contraire endurer les mauvais traitements dus
à sa religion. Ce n'est que plus au nord, arrivé à Mélinde
qu'il sympathisa avec le Sultan local qui lui confia un pilote
italien. Le 24 avril, il quitta cette Afrique inhospitalière et
coupa au large vers la côte de Malabar. Le 19 mai, il arrivait
sur la côte du Dekkan et mouilla à Calicut. Il avait atteint
son but.
L'aventure indienne :
Dans Calicut, Vasco de Gama fit la
connaissance d'un marchand tunisien qui parlait le Castillan et
qui allait le conduire au zamorin qui gouvernait l'endroit.
Après avoir envoyé deux émissaires annoncer son arrivée, le
zamorin vint à sa rencontre et le reçut avec les honneurs
réservés aux ambassadeurs des plus grands monarques. Lors de
l'entrevue, il fut surtout question de nouvelles relations
commerciales. Cependant l'enthousiasme du zamorin finit par
inquiéter les marchands arabes qui représentaient une
proportion importante de ses sujets et ceux-ci surent le
convaincre que Gama était venu pour pillage. Après quelques
heures d'arrestation, Gama fut autorisé à retourner à ses
navires, et moyennant une prise d'otage, il fit libérer ceux de
son équipage encore retenus. Il leva l'ancre le 27 août 1498.
Le retour :
Le retour ne fut pas très facile. Les vents
ne furent pas favorables et le moral assez bas. Certes le but
était atteint, mais le voyage ne constituait pas un exploi aux
yeux de Gama : les Européens avaient nettement sous-estimé
l'organisation et l'économie de la région et semblaient bien
être le dernier peuple arrivé à Calicut. Après avoir
embarqué un ambassadeur du sultan de Mélinde, Gama fit route
vers le Portugal qu'il atteignit en septembre. Le voyage avait
duré plus de deux ans.
A son arrivée, Manuel
le reçut avec la plus grande magnificence. De nombreuses fêtes
furent célébrées et le roi fit aussitôt armer une nouvelle
escadre, beaucoup plus importante, qu'il confia à Pedro Alvares Cabral et dont le but était
de prendre possession des terres et du monopole commercial par la
force. Celle-ci partit entre mars 1500 et juillet 1501 et
confirma la nécessité d'user de la force pour s'implanter.
Le deuxième voyage :
Vasco de Gama repartit pour l'Inde en février 1502 avec cette fois-ci une
flotte de 23 bateaux, ce qui lui permit de soumettre les royaumes
de la côte orientale de l'Afrique.
Désormais il avançait en semant la terreur, brûlant notamment
un navire égyptien avec son équipage. Arrivé en Inde, il
effraya le zamorin qui pourtant concédait l'établissement d'un
comptoir, en cannonant la ville et en organisant un blocus.
Finalement il rentra à Lisbonne en décembre 1503 en laissant
une présence portugaise sous le commandement de Vicente Sodré.
La retraite :
Là se terminait provisoirement l'aventure
indienne pour Gama. L'expédition suivante fut confiée à
Alphonso de Albuquerque et à d'autres chefs de guerre qui
allaient achever sans lui la conquête du sud du Dekkan. Gama
bien que couvert de gloire fut ainsi laissé dans l'inaction
pendant 21 ans. Ce n'est qu'après la mort du roi que son successeur Jean
III le rappela et le nomma vice-roi de l'Inde en 1524. En
fait, cela ne dura pas 4 mois car Gama mourut à Cochin la même
année. En 1538 son corps fut rappatrié et après lui avoir
rendu les plus grands honneurs, il fut inhumé au couvent des
Carmes de Vidigueyra, la ville de sa première retraite.
Texte de FXC
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